jeudi 30 juin 2016

D'un pépin la pépite


Le Brexit illustre de manière fracassante la tendance au renfermement, alimentée par les populismes et l'incapacité des institutions à s'adapter au nouveau monde horizontal. L'ouverture au monde n'est plus synonyme de progrès et de liberté, mais d'insécurité et de guerre économique. Le repli identitaire n'est plus le fruit d'une xénophobie de fond de vallée, mais une quête de ressourcement et de reprise de contrôle de sa vie.


Quel que soit le jugement que l'on porte sur ces ruptures, elles s'imposent aux retailers comme au reste du monde. Et elles offrent de fantastiques opportunités marketing de renforcement de la "charge" des marques et de leur relation aux clients. Ainsi, le versant positif du communautarisme indigène ("tu viens d'ailleurs, tu ne fais pas partie de ma communauté") est la possibilité de construire une relation plus intense, plus proche, plus intime, avec les communautés de clients.


L'alimentaire est le premier bénéficiaire de ce repli identitaire, en témoigne le foisonnement de concepts "hyper-locaux" (Cru, O'tera, Partisans du goût, etc.). Le commerce non-alimentaire peut difficilement exploiter cet axe dans ses politiques marchandises, mais la recherche d'ancrage ne passe pas seulement par des produits locaux : tout ce qui affirme la proximité, la connivence, la familiarité avec les clients y concourt. Les programmes relationnels de nouvelle génération ou les magasins ateliers en sont des traductions prometteuses. Et cette recherche d'ancrage est aussi une part du succès d'un Gamm Vert qui "sent bon le terroir"… Voire de celui des réseaux d'indépendants en général ?


Nombre de retailers "classiques" ont perçu ces opportunités et entrepris de les saisir. Mais qui peut croire que ces initiatives sont à la hauteur des enjeux ? Les modèles qui exploitent pleinement cette nouvelle donne sont bien plus disruptifs : Booking, Airbnb, Uber, Tripadvisor, et demain Frizbiz ou d'autres… Ils prennent acte de l'absence de confiance dans les discours de marque, de l'exigence d'une relation équilibrée et transparente, de la reconnaissance des pairs.


Jusqu'où est-il possible d'intégrer ces composantes dans les "vieux modèles" de retail ? Sont-ils compatibles avec les ADN du commerce "anciennement moderne" ? La Commission Européenne peut-elle devenir agile, transparente et à l'écoute ? 


Pas sûr que formuler les choses ainsi incite à l'optimisme… Et pourtant, avons-nous le choix ?


Personne n'a dit que le nouveau monde sera meilleur que l'ancien. Notre rôle est de profiter des opportunités qu'il offre pour lutter contre la "commoditisation" du retail en oeuvrant à le rendre plus humain, plus serein, plus joyeux. C'est ce que les clients attendent de nous : la tentation du repli n'est jamais autre chose qu'un désir de lien frustré…


En attendant de changer le monde, bon été à tous… et Go to the beach !

vendredi 17 juin 2016

Découvrez le formidable magasin-atelier de Starbucks à Seattle


Après le pure player danois Vigga, le supermarché qualitatif du discounter belge Colruyt, Cru, puis les magasins compacts d’Ikea, LSA se penche avec Dia-Mart sur l’étonnant flagship de Starbucks, à Seatlle. Une ode au café et à sa fabrication. Cette sélection de concepts est issue de l'édition 2016 de Retail Innovations, une publication annuelle d'Ebeltoft Group dont le cabinet Dia-Mart, fait partie.

Lire la suite de l'article --> LSA.fr | Starbucks

mardi 14 juin 2016

Découvrez en photos et en vidéo les nouveaux magasins compacts d'Ikea


Après le pure player danois Vigga et l’étonnant supermarché qualitatif du discounter belge Colruyt, Cru, LSA se penche avec Dia-Mart sur les tous récents magasins compacts d’Ikea, les Pick-up-point. Cette sélection de concepts est issue de l'édition 2016 de Retail Innovations, une publication annuelle d'Ebeltoft Group dont le cabinet Dia-Mart, fait partie.

Lire la suite de l'article --> LSA.fr | IKEA

jeudi 2 juin 2016

Retailers français, dans quels pays chercher votre croissance ?


Voici 7 ans, la difficulté était de prioriser des options toutes enthousiasmantes : l'Europe du sud restait la destination naturelle, les Brics faisaient figure d'eldorado, l'Europe centrale devenait solvable, l'Asie du Sud-Est fascinait par sa croissance… En 2014 encore, un scoring des pays privilégiés par les retailers français plaçait en tête la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil.
Depuis, le monde s'est refermé. Le Brésil est en crise, la Russie n'en parlons pas, la Chine inquiète, l'Inde tarde à s'ouvrir, le Maghreb fait peur, les lignes de partage entre chrétienté et islam s'embrasent (du Mali ou Nigéria au Proche-Orient). La dernière étude CBRE montre d'ailleurs que les destinations privilégiées par les retailers européens ne sont plus la Russie ou le Brésil… mais l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne !
Dans ce paysage déprimant, subsistent quelques îlots attractifs. Le plus évident est la Pologne. Ça tombe bien, c'est là que le Groupe Dia-Mart a ouvert son premier bureau à l'étranger.
Quelques infos en vrac : le PIB polonais est le seul d'Europe à n'avoir jamais baissé depuis 15 ans, et a dépassé celui de la Suède ou de la Belgique. Le PIB / habitant dépassera celui du Portugal sous 2 ans. La longueur totale d'autoroutes et voies rapides a été multipliée par 6 en 10 ans et la Pologne en compte désormais plus que l’Angleterre. Le niveau d'éducation est excellent, avec des scores PISA bien supérieurs à ceux de la France. Les femmes sont bien plus présentes dans les postes clés, y compris dans le retail : plus de la moitié des adhérents E.Leclerc en Pologne sont des adhérentes. L'émigration historique reste soutenue, d'où des rentrées d'argent massives provenant des émigrés (plus de 2% du PIB)… dépensées dans les magasins polonais. L'envie de consommer reste forte : 61% des polonais comptent accroître leur consommation dans les 12 mois à venir, contre 28% des français (BNP PF).
Attention toutefois : le marché reste très guidé par les prix, avec des marges tendues, et une recherche active de prix bas par les clients. L'immobilier commercial est moderne (surtout organisé autour des malls) mais coûteux (loyer équivalent au reste de l'Europe continentale). Outre les omniprésentes marques de mode, de nombreuses enseignes françaises y sont déjà présentes (de Castorama à Auchan, de Séphora à Décathlon…) et de nouvelles enseignes continuent d'affluer, comme Kiabi en 2015.
Conclusion : cap à l'Est. Varsovie est une ville moderne et dynamique, où il reste des places à prendre pour les retailers performants. A condition de ne pas attendre trop longtemps : cette "évidence polonaise", nous ne sommes pas les seuls à la discerner.
À ne pas manquer : la Chambre de Commerce Polonaise en France organise le 15 juin à Paris une conférence sur le retail en Pologne, au cours de laquelle les intervenants (dont Damien de Maisonneuve, Directeur de Dia-Mart Polska), présenteront les atouts du pays et les conditions de succès pour les retailers étrangers.